Le 1ᵉʳ juillet 2024, la BIRD a suspendu les retraits des fonds du Gabon en raison de paiements en souffrance de plus de 17 millions de dollars. Cette décision compromet les projets des autorités de transition et touche à la réputation du Gabon auprès de ses bailleurs de fonds, alors même que le Conseil des ministres venait d’approuver un emprunt de 83,1 millions d’euros auprès de la BIRD.
Le 1ᵉʳ juillet 2024, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a pris une décision lourde de conséquences pour le Gabon en suspendant son droit d’effectuer des retraits au titre des prêts, des avances du Mécanisme de préparation des projets, des dons du Fonds de développement institutionnel et de certains prêts et dons financés par les fonds fiduciaires administrés par la BIRD. Cette interruption découle du non-paiement d’obligations en souffrance, qui s’élevaient à 17,041 875,65 USD à la clôture des opérations le 30 juin 2024, soit plus de 10,362 milliards de francs CFA.
Cette situation survient à un moment critique où, le 20 juin 2024, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi autorisant l’État à contracter un emprunt de 83,1 millions d’euros (54,5 milliards de francs) auprès de la BIRD. Ce prêt devait financer le projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre – Série de projets 2 (HISWACA). La suspension de la BIRD jette désormais une ombre sur ce projet vital.
Les implications économiques de cette suspension sont alarmantes. Les fonds gelés incluent des prêts et des dons essentiels pour des projets de développement et de modernisation des infrastructures. Sur le plan financier, elle affecte la crédibilité du Gabon auprès des bailleurs de fonds internationaux. Les investisseurs et les institutions financières surveillant de près la capacité des pays à respecter leurs engagements financiers. Le défaut de paiement signalé par la BIRD risque de diminuer la confiance des partenaires internationaux, rendant plus difficile et coûteux l’accès aux financements futurs. Cette perte de confiance pourrait également entraîner une révision à la baisse de la notation de crédit du Gabon, aggravant les défis économiques.
Les répercussions sociales, par ailleurs, ne doivent pas être sous-estimées. Les fonds de la BIRD soutenant, en effet, des projets qui améliorent directement la vie des citoyens, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures publiques. Le gel de ces fonds pourrait retarder ou annuler des initiatives cruciales entrevues par les autorités de la transition, exacerbant les inégalités déjà criardes auprès de la population gabonaise.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement de la transition doit agir rapidement et de manière décisive. La mise en œuvre de réformes économiques rigoureuses et la restructuration de la dette sont essentielles pour rétablir la confiance des bailleurs de fonds. Un dialogue constructif avec la BIRD est crucial pour trouver une solution et lever la suspension, permettant ainsi la reprise des financements.
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