L’histoire du réalisateur guadeloupéen, Nelson Foix, qui sort en salles son premier long métrage Zion le 9 avril au cinéma, est belle.
Élevé entre Bondy et Pointe-à-Pitre, Nelson Foix grandit dans un univers plein de nuances qui l’accompagnent jusque dans son art aujourd’hui.
D’abord passionné de sport et de musique, ce n’est qu’après plusieurs années et des études en audiovisuel qu’il fait son entrée dans le monde du 7ᵉ art.
C’est avec le court-métrage L’enfant seul qu’il fait ses débuts derrière la caméra, ce qui le mène ensuite au court-métrage Timoun Aw où l’on découvre les prémices de l’intrigue qu’il développe dans Zion.
Loin des 800 € auto-investit dans son tout premier projet, ce long-métrage voit le jour grâce à une coproduction.
Repéré par le réalisateur Mohammed Hamidi, Nelson Foix présente son projet à KissFilms, la société de production du comédien Jamel Debbouze, qui a été la première à investir dans le projet.
« C’était un rendez-vous presque surnaturel : le court a plu à Jamel qui m’a poussé à en faire un long. Il me disait « tu n’as pas besoin de moi, tout le monde va t’ouvrir les portes » alors qu’à cette époque, j’étais au RxSA ! (rires) C’est comme cela que Jamel Debbouze m’a proposé de produire mon premier long métrage et qu’une équipe s‘est constituée autour de ce projet » ..raconte le réalisateur dans le dossier de presse d’un film qu’on a pu voir en avant première et qui nous a proprement emballé :
Nuits chaudes à Pointe à Pitre et journées bien remplies pour Chris. Chris est petit branleur amateur de femmes callipyges et de rodéo sur la trial de son adolescence dans les rues d’un quartier qu’il n’a jamais quitté.
L’arrivée d’un bébé sur le perron de son appartement devrait peut-être lui mettre du plomb dans la cervelle,expression bien venue car avec son couffin cabas dans les bras, Cris va devoir aussi éviter les balles du chef de gang qui le poursuit. Chris tu as quelques heures pour devenir enfin adulte.
Nelson Foix aime son archipel et ses habitants, le casting est cent pour cent créole.
Loin de la carte postale guadeloupéenne, mais avec tous les codes de films de gang, bagnole, moto, drogues et un monde masculiniste délétère, le réalisateur dénonce la violence systémique de certains quartiers laissés à l’abandon, mais dresse aussi, en creux, de très beaux portraits de personnages forts comme le père et la sœur de Chris et un vagabond porteur de l’histoire mythologique de la Guadeloupe.
La Guadeloupe comme rarement vue au cinéma pour une histoire antillaise filmée par un antillais.
Film de genre, thriller, mais aussi hood movie d’auteur sur l’apprentissage des responsabilités avec une galerie de personnages finement esquissés font de “ Zion ” une totale réussite.
Une vraie mise en scène, un univers entre violence, tendresse et poésie, Nelson Foix devient un réalisateur à suivre.
ZION de Nelson Foix- en salles le 9 avril 202
Crédit: Lien source