Le HCR lance un appel de fonds pour la situation dramatique en République démocratique du Congo et ses répercussions sur le Burundi

Alors que les combats se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation humanitaire se détériore rapidement au Burundi voisin, avec une augmentation des arrivées quotidiennes par la frontière nord-ouest et des personnes qui prennent toujours plus de risques pour se mettre en sécurité, empruntant notamment des embarcations de fortune pour traverser la rivière Rusizi.

Rien que dans la journée du mercredi 19 février 2025, plus de 9 000 personnes ont traversé la frontière, fuyant ce qu’elles décrivent comme une situation de plus en plus désastreuse.

Depuis le début du mois de février, jusqu’à 40 000 ressortissants congolais, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivés au Burundi pour demander une protection internationale. Ce nombre est susceptible d’augmenter à mesure que les hostilités en RDC progressent vers la ville d’Uvira, près du principal poste-frontière officiel avec le Burundi.

Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, salue la décision du gouvernement du Burundi d’accorder le statut de réfugié prima facie aux personnes fuyant le conflit en RDC, leur garantissant ainsi un accès rapide à la protection et à une aide humanitaire essentielle.

Les personnes qui arrivent sont principalement des Congolais qui étaient déjà déplacés à l’intérieur de leur pays à cause de conflits antérieurs, et qui sont maintenant contraints de se déplacer à nouveau en raison de nouveaux affrontements. Certains arrivent de Goma, à des centaines de kilomètres au nord, ce qui constitue un autre exemple dévastateur de déplacements répétés dans la région.

Les équipes du HCR sur le terrain observent un nombre inquiétant d’enfants parmi les nouveaux arrivants, souvent non accompagnés ou séparés de leurs familles pendant leur fuite. Les réfugiés décrivent avoir fui des affrontements intenses et des tirs. Nombre d’entre eux ont déclaré ne pas avoir assez de nourriture pour survivre et ne pas pouvoir continuer à travailler leurs terres.

La grande majorité continue d’arriver par des points de passage non officiels, certains traversant la rivière Rusizi pour rejoindre les communes de Rugombo et de Buganda, dans la province de Cibitoke. De nombreuses familles restent sans abri, exposées à la pluie et aux intempéries. D’autres se réfugient dans des écoles, des centres de transit et dans un stade aux services limités.

Il y a un besoin urgent d’abris, de nourriture et de latrines, ainsi que de relocalisation des nouveaux arrivants vers d’autres sites, afin d’éviter la surpopulation sur les sites d’accueil.

Plusieurs cas de rougeole ont été confirmés, avec un risque réel de propagation de la maladie compte tenu du nombre croissant de cas dans la région. À Rugombo, les vaccinations sont en cours pour enrayer la propagation de la maladie.

Le HCR et ses partenaires intensifient leur aide, en distribuant des repas chauds et de l’eau aux nouveaux arrivants. Des articles de secours tels que des matelas, des seaux et du savon sont également distribués. Les organisations communautaires apportent également un soutien exceptionnel aux réfugiés.

En collaboration avec les autorités, les réfugiés seront transférés dans les prochains jours vers le site de Musenyi, dans le sud-est du pays, qui a une capacité d’accueil de 10 000 personnes. Le gouvernement Burundais prévoit également d’allouer des terres pour créer des sites supplémentaires.

Les mouvements ailleurs dans la région ont été plus faibles, avec environ 15 000 nouveaux arrivants enregistrés dans d’autres pays voisins depuis janvier. En Ouganda, plus de 13 000 personnes en provenance de la RDC, y compris de Goma, sont arrivées depuis janvier, principalement par le centre de transit de Nyakabande. Au Rwanda, il n’y a jusqu’à présent aucun signe d’augmentation notable des arrivées de personnes ayant choisi de rester et de demander l’asile, la plupart étant déjà retournées en RDC. Le 19 février, 53 ressortissants congolais ont cherché refuge à Kigoma, en Tanzanie, le nombre le plus élevé en une journée depuis le début de l’année.

Afin de faire face à cette situation d’urgence qui s’aggrave, le HCR lance un appel de fonds à hauteur de 40,4 millions de dollars afin de renforcer la préparation et d’apporter une protection et une assistance vitales à 275 000 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays dans les provinces du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Maniema et du Tanganyika en RDC, ainsi que pour soutenir un afflux potentiel de 258 000 réfugiés, demandeurs d’asile et rapatriés dans les pays voisins, notamment le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie.

Le HCR appelle la communauté internationale à soutenir les efforts initiés par les autorités nationales et les partenaires humanitaires. Les besoins sont supérieurs aux moyens disponibles. Sans une mobilisation urgente, la situation risque de se détériorer davantage à mesure que la crise s’intensifie.

Pour de plus amples informations sur ce sujet, veuillez svp contacter :

  • A Bujumbura : Bernard Ntwari, [email protected], +257 69 69 91 80 00
  • A Kinshasa : Hanson Tamfu, [email protected], +243 825 257 774
  • A Nairobi (régional) : Faith Kasina, [email protected], +254 113 427 427 094
  • A Pretoria (régional) : Duniya Aslam Khan, [email protected], +27 84 585 720
  • A Genève : Olga Sarrado Mur, [email protected], +41797402307
  • A Genève : Eujin Byun, , + Eujin Byun, [email protected], +41 79 79 747 8719

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