Fermeture de plusieurs églises de réveil au Cameroun

A Yaoundé, c’est dans le 4ème arrondissement que la fermeture des églises de réveil a été plus retentissante. 188 lieux de culte illégaux ont été mis sous scellés, au grand désarroi de Rosine Ndzana, coiffeuse et fidèle d’une église de réveil.

« J’aime les églises, ce sont ces églises qui sauvent beaucoup de Camerounais parce qu’il y’a trop de mauvaises choses qui se passent au pays, ce sont ces églises-là qui nous maintiennent encore débout ma famille et moi si ce n’étaient que les soins dans les hôpitaux, je serai déjà morte », dit-elle.

Depuis juillet dernier, le ministère de l’administration territoriale en collaboration avec les chefs de village, de quartiers et de bloc, les services de renseignements ont mené des enquêtes sur les promoteurs des églises de réveil et leurs activités.

« La nuisance sonore est déjà la première des préoccupations, j’enregistre les plaintes verbales des populations qui viennent se plaindre à tout moment, il y’a de cela une semaine, j’ai demandé à avoir le programme de leurs cultes et prières parce que c’était déjà de trop au niveau de la nuisance sonore », explique Louis Marcel Ndi, chef de bloc au lieu-dit Biteng Cafco à Yaoundé 4 et voisin d’une église mise sous scellée.

615 chapelles et paroisses ont été recensées dans l’arrondissement de Yaoundé 4. Une prolifération qui s’accompagne de pratiques telles que des prête-noms ou encore de sous-traitances du décret présidentiel légalisant les associations religieuses.

« Nos investigations sur le terrain nous ont permis lorsque nous faisions des recensements de constater que certains pasteurs utilisaient le décret présidentiel d’une autre église autorisée contre le versement mensuel d’une somme comprise entre 50 000 et 100 000 francs CFA et ce sont les fidèles qui doivent débourser de l’argent pour et certains pasteurs mettaient le même décret en sous location, donc c’est un désordre terrible », confie à VOA Afrique Elvis Akondi Mbahangwen, sous-préfet de Yaoundé 4.

L’autorité administrative évoque également des cas d’abus e faiblesse sur les fidèles. « Je me suis rendu dans une église, on a demandé aux fidèles qui voulaient la bénédiction de donner 500 000 FCFA ; après le pasteur a donné le taux de 100 000 FCFA les fidèles ne se mettaient pas débout, mais à partir de 50 000, 25 000 FCFA, beaucoup de fidèles se sont mis debout pour aller déposer de l’argent contre une imposition de main du Pasteur », rapporte la mine attristée Elvis Akondi Mbahangwen, sous-préfet de Yaoundé 4.

En réaction, un leader d’une église reconnait qu’il était temps de mettre de l’ordre dans le milieu des églises dites de réveil au Cameroun. « Je suis très content parce que depuis un certain temps il y’ a des familles qui se plaignent dans les quartiers, il y’a parfois aussi de faux hommes de Dieu, je pense que l’action du ministre que j’apprécie beaucoup est juste pour assainir pour mettre de l’ordre même le Seigneur a dit que toute autorité vient de Dieu », déclare-t-il sous anonymat.

Selon le inistère de l’administration territoriale, seules 47 associations religieuses sont autorisées à exercer au Cameroun.

Mais de récentes statistiques font état de plus de 3 millions de Camerounais membres des églises de réveil, la plupart de leurs promoteurs sont dans l’illégalité selon Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale.

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