les militaires annoncent leur jonction au cœur de Khartoum

Les combats faisaient rage, lundi 17 mars, à Khartoum, dont l’armée soudanaise tente de reprendre le contrôle face aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Des troupes de l’armée soudanaise venant du sud ont rejoint les forces déjà présentes dans le centre de la capitale, près du palais présidentiel toujours aux mains des paramilitaires, a annoncé un porte-parole militaire.

A Omdurman, ville jumelle de Khartoum, une nouvelle attaque des FSR a tué 10 personnes lundi. Un bombardement avait déjà endeuillé la ville dimanche.

Le porte-parole militaire, le général Nabil Abdullah, a fait savoir lundi que le corps blindé venant du sud avait rejoint les forces du commandement général déjà dans le centre de Khartoum, après s’être emparées d’un hôpital tenu jusqu’à présent par les paramilitaires, en guerre contre l’armée depuis avril 2023.

Le corps blindé avait brisé en octobre 2023 le siège imposé par les paramilitaires pendant plusieurs mois autour de sa base, dans le sud de Khartoum, et avait commencé à progresser vers le centre de la capitale cette année. En janvier, l’armée avait reconquis son quartier général à Khartoum.

Avec cette avancée, l’armée renforce son contrôle sur une grande partie du centre de la capitale soudanaise et accroît la pression sur les combattants des FSR positionnés près du palais présidentiel, les soldats approchant désormais par le sud et l’est, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un expert militaire soudanais.

10 morts à Omdurman

La guerre s’est encore intensifiée ces derniers mois, l’armée ayant repris plusieurs quartiers de Khartoum perdus au début des combats. Malgré ces avancées, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires, a promis que ses troupes ne se retireraient pas de la capitale. « Nous ne quitterons pas le palais républicain », a-t-il affirmé samedi dans une allocution vidéo postée sur Telegram.

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Des journalistes de l’AFP sur place ont observé d’épaisses colonnes de fumée s’élever au-dessus du centre de Khartoum, tandis que des tirs et des explosions résonnaient dans plusieurs quartiers.

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A Omdurman, des tirs d’artillerie des paramilitaires ont tué 10 personnes lundi, a indiqué une source médicale à l’AFP. Des journalistes de l’AFP présents sur place ont rapporté une série de tirs d’artillerie frappant le nord de la ville.

La veille, un bombardement mené par les FSR y a tué six civils, dont deux enfants, et fait 36 blessés, dont la moitié sont des enfants, a déclaré lundi à l’AFP un médecin de l’hôpital Al-Nao sous couvert d’anonymat. Le bombardement de dimanche a endommagé des zones habitées dans le nord d’Omdurman, touchant des civils à l’intérieur de leurs maisons ainsi que des enfants qui jouaient sur un terrain de football, selon le bureau gouvernemental des médias à Khartoum.

Au moins 3,5 millions de personnes déplacées à Khartoum

La guerre qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, au général Daglo, son ex-adjoint, a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure. A Khartoum, au moins 3,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des combats, selon les chiffres des Nations unies.

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A 400 kilomètres au sud-ouest de la capitale, dans la ville d’El-Obeid, deux civils ont été tués et 15 autres blessés après que les FSR ont bombardé des quartiers habités lundi matin, a déclaré à l’AFP une source médicale du principal hôpital de la ville. L’armée était parvenue en février à briser le siège de près de deux ans des FSR sur El-Obeid, un carrefour-clé reliant Khartoum au Darfour, une vaste région de l’ouest du Soudan sous le contrôle presque total des paramilitaires.

D’autres affrontements ont également eu lieu dans la région du Nil Bleu, frontalière du Soudan du Sud et de l’Ethiopie. Les FSR ont affirmé dimanche s’être emparées de véhicules militaires et avoir capturé des soldats ainsi que des miliciens alliés.

La guerre, initialement déclenchée par des désaccords sur l’intégration des FSR dans l’armée, a dévasté ce pays parmi les plus pauvres au monde. Les paramilitaires contrôlent une grande partie du Darfour et du sud du Soudan, tandis que l’armée a consolidé son emprise sur le nord et l’est.

Le Monde avec AFP

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