« C’est une humiliation, Retailleau doit agir ou partir », appelle Yoann Gillet, porte-parole du RN

L’Algérie a rejeté lundi, « sur le fond et sur la forme » la liste d’une soixantaine d’Algériens expulsables émise par la France. Une « humiliation » pour le porte-parole du RN Yoann Gillet, qui juge que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau « doit agir ou partir ».

Nouvel épisode dans les tensions entre Alger et Paris. Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère des affaires étrangères algérien répond au ministre de l’Intérieur. Ce dernier avait annoncé vendredi dernier transmettre une liste de noms d’une soixantaine d’Algériens à expulser de la France. La démarche est « rejetée sur la forme et le fond » dit l’Algérie. « Les autorités algériennes ont décidé de ne pas donner suite à la liste soumise par les autorités françaises ». Le soir même, Bruno Retailleau a promis « une réponse graduée », et dit « regretter que l’Algérie refuse d’appliquer le droit international ».

Mais ce n’est pas suffisant pour le député du Gard et porte-parole du Rassemblement National Yoann Gillet. Il l’affirme, la réponse d’Alger, « c’est une humiliation pour la France ».

« Le régime algérien s’essuie sur la France depuis un certain nombre d’années, la France doit se faire respecter. Bruno Retailleau ne cesse de parler mais n’agit pas beaucoup. Donc on lui dit qu’il faut agir, la France ne peut pas continuer à se faire piétiner de la sorte. »

Enclencher le bras de fer

Sur France Inter, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi soir la suspension de l’accord de 2007 pour l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques. Mais encore une fois, Yoann Gillet juge que Bruno Retailleau « n’a pas agi, il a parlé ». Il faut aller plus fort, plus loin, avance-t-il. « Taper du poing sur la table, réellement enclencher le bras de fer ».

Et cela passe par plusieurs actions: « Il faut suspendre l’ensemble des visas pour les ressortissants algériens, couper les flux financiers entre la France et l’Algérie, stopper l’aide au développement à l’Algérie car chaque année la France verse de l’argent à l’Algérie ».

« Maintenant il faut dire stop, on ne peut pas continuer à se faire insulter de la sorte par le régime algérien, ce n’est pas tolérable de continuer comme ça », s’invective le porte-parole du RN.

La fin de l’accord de 1968?

Jusqu’à dénoncer l’accord de 1968? “Evidemment, et nous l’avions proposé il y a plus d’un an et demi à l’Assemblée nationale. L’ensemble des partis politiques, y compris les LR, avaient voté contre la fin de cet accord”.

L’accord de 1968 est un accord franco-algérien relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour en France des ressortissants algériens et de leurs familles. Le 10 janvier dernier, l’ex-Premier ministre Gabriel Attal dénonçait, lui aussi, cet accord, le qualifiant de « filière d’immigration à part entière ».

Et pour Yoann Gillet, ce nouvel épisode de tensions entre les deux pays serait le moment opportun pour y mettre un terme. Cependant, c’est le Président de la République qui a la mainmise sur ce type de décisions. Ce dernier l’a même rappelé il y a quelques jours: « L’accord de 68, c’est le président de la République. Chacun ses compétences ».

« J’appelle Emmanuel Macron à suivre ce que dit le RN depuis des années, on ne peut pas continuer à donner des avantages aux Algériens. Le fond même de cet accord n’a pas de sens, mais au-delà de ça, on ne peut pas continuer à se faire piétiner de la sorte », martèle donc Yoann Gillet.

Le chef de l’Etat qui est, pour l’instant, sur une ligne d’apaisement, plutôt favorable non pas à dénoncer mais plutôt à renégocier cet accord.

« Nous pouvons réussir à faire plier l’Algérie »

Mais le député du RN pense qu’il faut agir maintenant et fort. Essayer d’apaiser la situation n’arrangera rien, selon lui. « La diplomatie peut se faire en parallèle, elle a tenté de dialoguer avec le régime algérien, mais la vérité c’est qu’il insulte la France aux yeux de tous, publiquement ».

Bruno Retailleau toujours dans son viseur: « Il s’exprime c’est bien, mais il doit agir ou partir ».

« Il n’a enclenché aucun bras de fer, il n’arrête pas de parler, il s’exprime dans la presse, il aime tenir des propos durs, il aime prendre les propos et les termes utilisés par le RN. Mais dans les faits, il ne fait rien », poursuit Yoann Gillet.

Et il en est sûr: « Pour des raisons qui ne sont pas dites, la France a peur d’agir ». Le député avance l’hypothèse qu’il y a « une part d’électoralisme de la part du gouvernement parce qu’il y a un certain nombre de franco-algériens ».

« Le gouvernement a peur de la réaction des Français d’origine algérienne en France, mais ce n’est pas acceptable ». Il poursuit: « Eux aussi comprennent que la France doit se faire respecter. Pour un certain nombre, ils demandent que la France tape du poing sur la table ».

La solution du Rassemblement National? « On propose des mesures de rétorsion concrètes. Si nous les mettons en place, nous pouvons réussir à faire plier l’Algérie ».

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