Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Moustapha Ndieck Sarré, a annoncé des poursuites judiciaires contre l’ancien Président, Macky Sall. Cette décision fait suite à un rapport de la Cour des comptes mettant en lumière des irrégularités graves dans la gestion des finances publiques sous son mandat.
Selon Moustapha Ndieck Sarré, Macky Sall est le principal responsable d’une falsification des chiffres des finances publiques. « La Cour des comptes est une institution crédible qui a certifié les audits réalisés par l’Inspection générale des finances. Macky Sall doit aujourd’hui demander pardon aux Sénégalais. Il n’a pas seulement mal géré ce pays, mais il a aussi commis des actes extrêmement graves », a-t-il déclaré sur les ondes de la RFM. Le porte-parole a ajouté que l’ancien chef de l’État ne pourra pas échapper à la justice et qu’il devra répondre de ses actes.
Macky Sall rejette les accusations
Depuis son pays de résidence, le Maroc, Macky Sall a fermement rejeté ces accusations. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, il a affirmé ne pas craindre d’éventuelles poursuites judiciaires et n’a pas exclu un retour au Sénégal. « Je n’ai rien à me reprocher (…) Ils peuvent poursuivre s’ils veulent », a-t-il déclaré, en réponse aux conclusions du rapport de la Cour des comptes.
Cependant, Moustapha Ndieck Sarré a mis au défi l’ancien Président de revenir au pays pour faire face à la justice. « S’il n’a rien à se reprocher, il n’a qu’à venir au Sénégal. Nous avons une justice indépendante. Si elle prouve qu’il est innocent, il sera épargné », a-t-il insisté. Et d’ajouter : « Mais, au moment où je parle, je reste convaincu que c’est lui le chef de gang, c’est lui qui a été à l’origine de tous ces actes criminels que les audits ont révélés ».
Un contexte politique tendu
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique mouvementé, après l’élection présidentielle de 2024 qui a vu la victoire de Bassirou Diomaye Faye et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre. Le nouveau gouvernement semble déterminé à renforcer la transparence et à lutter contre la corruption, en s’attaquant aux pratiques passées.
Avec l’installation de la Haute Cour de justice par l’Assemblée nationale, Macky Sall pourrait être amené à comparaître, son statut d’ancien Président lui conférant un privilège de juridiction. L’issue de cette affaire pourrait avoir des conséquences majeures sur le paysage politique sénégalais et sur la perception des institutions judiciaires du pays. Affaire à suivre.
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