Le gouvernement du Nouveau-Brunswick pourrait-il reprendre la dette imposante d’Énergie Nouveau-Brunswick? L’idée n’est pas écartée, ni par Fredericton, ni par la société de la Couronne.
La dette d’Énergie NB s’élève à plus de 5,3 milliards de dollars, un montant qui a augmenté progressivement ces dernières années. En 2017 par exemple, elle était de 4,8 milliards.
Celle-ci est amenée à continuer de grandir. Les dirigeants d’Énergie NB ont établi jeudi devant des députés que les dépenses annuelles en infrastructures pourraient doubler ces prochaines années, passant d’environ 500 millions de dollars à plus d’un milliard.
Les rénovations du barrage hydroélectrique vieillissant de Mactaquac, par exemple, pourraient prendre 15 ans et coûter jusqu’à 8,9 milliards de dollars selon la PDG d’Énergie NB, Lori Clark, citant de premières estimations.
Le barrage hydroélectrique de Mactaquac
Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell
Nous allons considérer tout et n’importe quoi
pour réduire la taille de la dette, explique-t-elle en anglais.
Elle ajoute que ça comprend la possibilité de transférer la dette au gouvernement du Nouveau-Brunswick, en précisant qu’elle ne veut pas s’exprimer sur la question à la place des élus.
Lori Clark exclut toutefois un renflouement quelconque.
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Lori Clark, pdg d’Énergie Nouveau-Brunswick, à la suite de sa comparution devant le comité des comptes publics le 27 février 2025
Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano
Nous devons nous assurer que nos tarifs couvrent nos dépenses pour livrer les services aux Néo-Brunswickois, faire en sorte que nos installations fonctionnent bien pour les Néo-Brunswickois, nous assurer d’avoir un solde positif des liquidités. C’est très important pour la société de la Couronne. Et, s’intéresser à d’autres options, que ce soit des revenus additionnels ou un appui qui peut prendre différentes formes et qui ont eu lieu dans d’autres provinces
, explique-t-elle.
Selon Lori Clark, il est impossible pour la société de la Couronne de se charger de sa dette en réduisant uniquement ses dépenses.
Elle ne ferme donc pas la porte à de nouvelles augmentations de tarifs, même si les Néo-Brunswickois ont dû composer avec d’autres hausses de tarif ces dernières années.
Une option ,selon le ministre des Finances
Selon le ministre des Finances, un transfert de la dette d’Énergie NB à la province est une idée qui a beaucoup de niveaux de complexité qui est difficile à répondre. Je pense que c’est quelque chose à étudier, parce que ça été fait à différents niveaux dans d’autres juridictions.
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Le ministre des Finances, René Legacy (au centre), et la PDG d’Énergie Nouveau-Brunswick, Lori Clark (à droite)
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Il croit que pour que cette solution fonctionne, il faudrait qu’il y ait un bon mix
entre les conséquences pour les clients d’Énergie NB et les contribuables, pour que le fardeau ne soit pas trop lourd à porter.
Sur les dépenses en infrastructure qui doivent devenir plus importantes ces prochaines années, René Legacy assure d’une part que certaines dépenses sont nécessaires compte tenu de l’état de certaines installations et de l’autre qu’il s’agit de l’étude à faire et à regarder
.
Vraiment, la question est sur la capacité de payer la dette, parce qu’on sait qu’on a beaucoup de capital à avancer. Est-ce qu’on va être capable? Parce qu’à chaque fois qu’on ajoute de la dette, on ajoute des actifs aussi, donc il y a un équilibre qui se fait
, ajoute-t-il.
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