VIDÉO. « Lucian Carnival », la fête à tout prix à Sainte-Lucie

Le Carnaval de Sainte Lucie a-t-il perdu son âme au cours des dernières décennies ? La question est posée, car force est de constater que les traditions carnavalesques se sont -à minima- très largement diluées sur cette île. Sainte Lucie qui cherche en priorité à remplir ses chambres d’hôtel avec un événement qui se veut de plus en plus « bankable ».

Quand une manifestation culturelle et populaire comme le carnaval devient un produit d’appel touristique. Depuis près de 30 ans, les défilés et parades de nos voisins de Sainte-Lucie ne se déroulent plus autour du traditionnel Mardi Gras. La fête a été décalée au mois de juillet pour attirer des visiteurs au beau milieu de la basse saison.

Pari réussi puisque plusieurs milliers de touristes (principalement caribéens) font chaque année le déplacement. Ils étaient environ 18 000 en juillet dernier pour la dernière édition du « Lucian Carnival ».

Ils viennent principalement de la Barbade, de la Jamaïque, du Royaume Uni ou encore de Guadeloupe et de Martinique, pour assister aux spectaculaires parades des reines et des rois du Carnaval. Une dizaine de groupes s’affrontent par costumes interposés pour emporter le titre extrêmement convoité de « band of the year » (groupe de l’année).

Durant les semaines précédant les parades de rues, les supporters des candidats au titre de roi de la Soca et du Calypso sillonnent les communes de l’île pour soutenir leurs favoris. Ils seront plusieurs milliers à assister aux finales du Calypso et du Soca Monarch, juste avant les jours gras.

Si le spectacle peut être grandiose, le carnaval de Sainte Lucie semble, en revanche, avoir oublié ses origines, son histoire, ses personnages et sa tradition. Ainsi les diables rouges, marian’ lapofig, neg gwosiwo et autres karolin’ zié loli ont purement et simplement disparu des célébrations, au même titre que Vaval, le roi du carnaval qui n’a donc plus droit de citer à Castries.

Certains estiment que depuis que le Carnaval a été déplacé pour être organisé en pleine basse saison touristique, afin de remplir des hôtels jusque-là désespérément vides au mois de juillet, il a -en quelque sorte- perdu son âme. D’autres s’en satisfont pleinement et affirment qu’il a gagné en notoriété et en professionnalisme.

À quelques jours de l’ouverture du carnaval de Martinique, nous vous donnons l’occasion de vous faire votre propre opinion en vous replongeant, le temps d’un reportage tout en ambiance, au cœur du « Lucian Carnival ».


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